Quelle évolution depuis 2013 : Etat des lieux des prescriptions de correcteurs anticholinergiques associés aux antipsychotiques
Introduction
Les anticholinergiques (Ach) dits « correcteurs » sont des traitements indispensables pour palier aux effets indésirables des neuroleptiques (NL), mais leur utilisation abusive peut entrainer de nombreux effets atropiniques périphériques et centraux. Nous souhaitons réitérer l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) réalisée auparavant en 2013 au sujet de l’état des prescriptions des correcteurs Ach afin d’en évaluer l’impact.
Objectif
Evaluation des prescriptions des Ach associés aux NL puis les comparer aux résultats obtenus lors de l’EPP de 2013. Dans un deuxième temps, sensibiliser de nouveau les médecins aux risques iatrogènes afin d’améliorer la qualité et la pertinence des prescriptions d’Ach.
Matériels et méthodes
Analyses des prescriptions d’Ach associés aux NL à un instant « t » et interrogation des prescripteurs au sujet de leur connaissance sur les Ach à l’aide d’un questionnaire.
Résultats
156 prescriptions médicales étudiées en 2017. Le pourcentage de patients sous NL et Ach est inchangé en 5 ans (41,15 % en 2013 contre 40,13 % en 2017), ainsi que le nombre de NL par prescription (1 NL : 37 % en 2013, 33 % en 2017 ; 2 NL : 44% en 2013, 43% en 2017 ; 3 NL : 18% en 2013 et 2017 et 4 NL : 0% en 2013, 3% en 2017). On remarque que le taux de prescriptions d’Ach a augmenté avec le nombre de NL prescrits en 2017. La classe de NL prescrit a évolué vers la 2ème génération en 2017 (27% en 2013 contre 60% en 2017). Nous avons également comparé la dernière modification des prescriptions d’Ach après leur instauration, 34% des Ach ont été modifiés avant 30 jours de traitement en 2013 (31% en 2017), 19% ont été modifiés entre 1 et 3 mois en 2013 (11% en 2017), 18% ont été modifiés entre 3 mois et 1 an en 2013 (34% en 2017) et 29% des Ach ont été modifiés après 1 an en 2013 (24% en 2017). 7 médecins ont été interrogés au sujet de leurs connaissances sur les Ach. On a constaté que l’indication et les signes cliniques justifiant la prescription d’un Ach étaient bien connus des prescripteurs. 2 médecins réévaluent systématiquement les prescriptions d’Ach et dans plus de la moitié des cas les médecins ne réévaluent qu’après changement ou arrêt du NL associé. Au sujet des effets indésirables engendrés par les Ach et leur contre indication, nous avons remarqué que ce point était connus des médecins.
Discussion – Conclusion
Les chiffres nous montrent qu’il n’y a pas eu de modification des pratiques au sujet des prescriptions d’Ach entre 2013 et 2017. Le nombre de NL prescrit par ordonnance est identique bien qu’aujourd’hui les NL de 1ère génération soient moins prescrits. Cette EPP met en évidence que les prescripteurs ne réévaluent pas systématiquement les prescriptions d’Ach associés aux NL, ce constat se confirme par les résultats des questionnaires. En effet, les médecins réévaluent les prescriptions d’Ach qu’après arrêt ou changement du NL associé mais pas après initiation de celui-ci. Ce travail a permis de sensibiliser une fois de plus les prescripteurs au sein de notre COMEDIMS.